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Vidéo Particules

Le problème, ce ne sont pas les frontières

mais les douaniers (Jean-Luc Godard)

L’art vidéo explore les limites avec le brise-glace de l’imagination. En ces temps où de nouveaux murs sont érigés sur l’ensemble de la planète, où l’étranger est considéré comme un danger, il est urgent de s’affranchir de toutes les idées reçues.

Ces programmations sont des ouvertures vers l’autre, vers l’ailleurs, mais aussi vers nos propres intimités. Ce sont parfois des cris, d’autres fois des caresses. Ce sont des voyages depuis ou vers l’Algérie, le Maroc, l’Espagne, l’Italie, la Serbie, l’Egypte, le Liban, le Maroc, la Palestine, l’Irak, la Syrie, le Canada, l’Angleterre, les USA, la Suisse, la France et le cosmos. Si les douaniers détiennent la clé, il nous restera toujours pour dernier recours d’inventer des chemins de traverse.

Marc Mercier

Directeur artistique, critique, commissaire d’expositions

EXPOSITION

Œuvres présentées en permanence les vendredi 24 (13h à 18h) et samedi 25 mars (10h à 18h).

Earth Mirror / Roselyne Pélaquier (France)

34 allégories vidéo (30’33 / 2021) / Gaëlle Callac (France)

Ces courtes vidéos ont été réalisées avec les contraintes suivantes : un plan séquence et une durée maximale d’une minute. Elles sont toutes réalisées avec mon téléphone (iPhone 6). Chaque instant vidéo contient un livre pour sujet, comme un personnage principal. Au-delà du fait que le livre soit un objet que j’affectionne, de par son contenu, son titre, le nom de son auteur ou celui de sa maison d’édition, il évoque une idée, une notion, un récit.

La Lune (7’ – 1985) / Jean-Paul Fargier (France)

Michel Piccoli lit les premières pages d’un texte de Victor Hugo intitulé Le Promontoire du songe, réédité en 2012 avec une préface d’Annie Le Brun. Dans ce texte, Hugo décrit ses sensations à la vue de la lune grossie 40 fois grâce au télescope de l’observatoire de Paris. Ses visions le conduisent à une méditation sur les rapports du Rêve, du Réel et de la Poésie.

PROGRAMMATIONS

VENDREDI 24 MARS

15h45

Où allons-nous ?

Nul ne sait de quoi demain sera fait. Les actualités (pandémies, guerres, terrorisme…) nous inquiètent. Cependant, n’en doutons pas, tous les murs ont des failles. Tout poème ressemble au marteau qui fait voler en éclat le rocher de nos certitudes.

Si petit avec de grandes idées dans sa tête / (8’50 – 2021) Pierre Villemin (France)

Portrait de l’être qui m’accompagne depuis quelques mois augmenté d’une réflexion sur l’état du monde…

Mémoire de l’effondrement (18’ – 2022) / Albert Merino (Espagne / France)

Quel rôle attribuons-nous aux images réelles ou modifiées qui semblent témoigner d’un effondrement passé ou envisagé ? Peuvent-elles justifier la mise en place de dispositifs de contrôle ?

16h15

Wide Shot 2022 Les journées d’art vidéo d’Alger (45’)

(Commissariat : Amel Djenidi / Une programmation diffusée à Alger et à Tipasa du 20 au 25 octobre 2022 sur le thème du jeu )

Encyclia (4’33 – 2018) / Kheireddine Khaldoun (Algérie)

C’était un bon jour (1’25 – 2021) / Emmanuel Robineau (France)

Le ballon rouge : compression ( 6’55 – 2020) / Jean-Michel Rolland (France)

Power Games (4’49 – 2020) / Andrej Tisma (Serbie)

Candlemate ! (5’11 – 2021) / Brigitte Valobra et Wald (France / Tunisie / Espagne)

Compensation Part 2 : You Want To Play (6’ – 2021) / Mourad Hamla (Algérie)

Le jacquet (2’40 – 2016-2022) / Marc Mercier (France)

Derrière la nuit, une délicate déchirure (Au-delà git l’exactitude de l’oubli) / (5’08 – 2016-2022) Pascale Pilloni (France)

Les Unités-Mixtes / (2’ – 2021) Sandrine Deumier (France)

Perfection takes time / (4’06 – 2012) Zoulikha Bouabdellah (Algérie – Maroc)

17h30

Maghreb / Moyen-Orient (1)

« … le monde arabe dont tout le monde parle, mais que personne n’écoute… » (Le livre d’image, Jean-Luc Godard).

The future (3’59 – 2014) / Gouri Mounir (Algérie)

Dans la vidéo « Moustaqbel » (le futur), l’artiste Gouri Mounir superpose le mot « avenir » écrit dans la langue arabe littéral à sa représentation métaphorique et mentale telles que perçues dans l’imaginaire de la société algérienne. En effet, les difficultés sociales et économiques rendent la possibilité de se projeter dans le futur, une entreprise semée d’incertitude et d’obstacles infranchissables : un mur, une impasse.

Sonata (10’06 – 2018) / Randa Megahed (Egypte)

Ce projet est entièrement constitué d’images de films trouvés.
C’est une réflexion sur l’humanité et la réalité de notre monde, ainsi que sur la réalité de notre nature. Nous naissons, nous vivons, nous mourons. Il y a du bruit et du silence. il y a des moments qui passent et d’autres qui semblent ne jamais se terminer. La vie est un souffle, des sentiments, des actions, du temps et tant de choses qui dansent tous ensemble. La vie est une immense sonate.

A Breath into a Hole (21’10 – 2021) / Charbel Samuel Aoun (Liban)

“… comme un souffle jeté dans un trou, se dilate puis se dissipe… » (Beyrouth, 2020).

Trois actes ont été commis dans la région de Mar Mikhael, la zone la plus endommagée après l’explosion de Beyrouth le 4 août 2020. : « Le Tas », « Le Mètre-carré », « Les Strates ».

Libération (1’14 – 2015) / Khadija Elabyad (Maroc)

Un mouvement de pieds en train de s’affranchir et de se libérer.

Polyphonie Poétique Urbaine (Ramallah) (9’41 – 2011) / Marc Mercier (France) & Kefah Fanni (Palestine)

Un poème de Mahmoud Darwich est dit par des Palestinien-ne-s rencontré-e-s dans les rues de Ramallah.

We teach life, Sir (4’30 – 2011) / Rafeef Ziadah (Palestine/GB)

Poème performé par l’artiste palestinienne Rafeef Ziadah ou comment métamorphoser une tragédie humaine en un état d’urgence poétique.

SAMEDI 25 MARS

14h30

Maghreb / Moyen-Orient (2)

« … le monde arabe dont tout le monde parle, mais que personne n’écoute… » (Le livre d’image, Jean-Luc Godard).

Chic point (Fashion for israeli checkpoints) (7′ – 2003) / Sharif Waked (Palestine)

Au son d’une musique techno typique des podiums, de beaux jeunes gens défilent en s’avançant vers nous, ils présentent d’étranges vêtements, découpés de trous, de zips, de filets, de résilles à la place du torse.

La mémoire brodée (4’32 – 2017) / Khadija El Abyad (Maroc)

Il s’agit d’un rituel dans lequel j’ai adopté ma main pour revivre une séquence de douleur rebelle en la brodant.

Damage (2’ – 2009) / Rania Stephan (Liban)

Un film très court SUR la violence, AVEC du flamenco, SANS danseuse, et POUR Gaza, « La terre des oranges tristes » (Ghassan Kanafani).

Je ne sais pas (5’04 – 2002) / Abdallah Zrika et Marc Mercier (Maroc/France)

Le poète Abdallah Zrika, de séjour à Marseille, erre caméra au poing dans les quartiers de Belsunce et de La Joliette. Il saisit des images à l’improviste. Au montage, il les commente dans sa langue en temps réel puis décide, toujours en temps réel, de déclamer un extrait de « Les murs vides de mon corps » tiré de son recueil Petites Proses.

Across the moon (11’30 – 2017) / Mounir Fatmi (Maroc)

Durant l’enfance de Mounir Fatmi à Tanger dans les années 1970, l’un des rares objets culturels dans sa maison était une photo en noir et blanc du roi Mohammed V, connu des Marocains sous le nom de Roi Lune. Pendant longtemps, il a pensé que cette personne sur la photo était un membre de sa famille, et ce n’est que quand il a commencé à aller à l’école qu’il a appris la vérité, mais aussi l’histoire légendaire de son accession au pouvoir.

Falcon (3’59 – 2017/18) / Yaser Rahhal (Syrie – Qatar)

Cette vidéo montre les progrès culturels et civilisationnels au Qatar et la lutte entre les deux.

Baghdad Photographer (3’16 – 2017) / Mejd Hameed (Irak)

Un photographe à Bagdad documente les guerres vécues par l’Irak à travers l’histoire des femmes d’une même famille.

Searching for Abbas Kiarestami (12’ – 2015/16) / Mohamad & Ahmad Malas (Syrie – France)

Syrien porte une grande photo du cinéaste Iranien Abbas Kiarestami avec laquelle il déambule dans les rues de Paris pour demander aux passants son adresse. Il aimerait lui demander de parler de la révolution Syrienne à son gouvernement. Il se dirige vers l’ambassade iranienne, va dans le métro et des cafés, mais n’obtient aucune réponse.

16h

Les Frontières

Passage, mon beau souci. Quand le monde nous paraît trop étroit, quand nous butons sans cesse contre des murs, il nous faut trouver des failles, des passages insolites vers de nouveaux possibles. Il nous faut être intensément poète. Tout le pouvoir à l’imagination !

Have You (4’43 – 2022) / Bob Kohn (France)

Musique François Narboni

La vidéo est basée sur la voix de Jack Nicholson dans le film de Bob Rafaelson “The King of Marvin Gardens” (1972) : « Avez-vous jamais ressenti que vous n’étiez pas certain d’être là où vous pensiez être ? »

Boundaries and Thresholds / Frontières et seuils (5’10 – 2022) /Cheryl Pagurek (Canada)

Musique : Jesse Stewart

Par ses mouvements inquisiteurs qui synthétisent la vidéo et composent un paysage sonore, le danseur Kenneth Emig explore les espaces liminaux, les seuils et les frontières. À une époque où les relations vacillent entre la notion du public et du privé, de l’individuel et du collectif, de l’intérieur et de l’extérieur, de la sécurité et du danger, de la distance et de la proximité, Kenneth Emig exprime à sa façon la précarité de la condition humaine vis-à-vis de la fluctuation des états d’être qu’il faut trouver à équilibrer dans le cadre de nouvelles limites.

Ignis Fatuus part 3 (1’41 – 2022) / Clémence Barret (France)

Avec Mireille. Mireille a quitté la République démocratique du Congo pour émigrer en Europe. Dès qu’elle a pu poser ses pieds sur l’île de Samos en Grèce, elle a été conduite dans un camp de réfugiés. Elle y vit dans des conditions inhumaines sans aucune ressource depuis 2 ans. Elle attend toujours la décision des autorités quant à sa demande d’asile.

Border (3’47 – 2019) / Fran Orallo (GB)

Border est composé d’une scène de mouettes volant au-dessus de la caméra qui sont mélangées avec des images de réfugiés tirées d’un documentaire. La vidéo parle métaphoriquement de la liberté de mouvement.

Beyond the known (1’10 – 2022) / Gabriele Rossi (Italie)

Beyond the known est un court-métrage expérimental en found footage. C’est une forme hybride, une partie des archives étant analogique, l’autre numérique. Le film joue sur la superposition de ces deux registres esthétiques pour évoquer une continuité chronologique dans le combat de l’être humain contre l’obscurantisme et les dictatures, quelle qu’elle soit leur nature.

Non è un Paese per Tutti (1’52 – 2016) / Francesca Loli (Italie)

La vidéo est une métaphore de la situation historique actuelle. C’est une transposition par l’image d’une nouvelle forme d’esclavage : la traite des êtres humains. Dans un monde où domine un dangereux analphabétisme social, on ne peut absolument pas ignorer l’histoire de «l’ici et maintenant».

The secret door (1’28 – 2020) / Wald (Tunisie / Espagne)

Je serai toujours celui qui attend qu’on lui ouvre la porte auprès d’un mur sans porte.”

(Álvaro de Campos – Pessoa in Bureau de tabac,1928).

Traces : Birds (1’ – 2018) / Jean-Michel Rolland (France)

Novembre à Marseille, les étourneaux se regroupent sur une grue avant leur grand départ vers l’Afrique.
La trace photographique, perdue avec le film, est ici réinventée pour montrer le vol des oiseaux sous un nouvel aspect. Leur liberté de mouvement restera-t-elle à jamais un rêve lointain pour l’humanité ?

Un goût d’encre dans la bouche – l’Incise du mimosa (12’27 – 2021) / Pascale Pilloni (France)

Et encore, cet homme aura réussi en “passant”, à rassembler, autour de lui, de sa pensée mais aussi et surtout peut-être de sa façon de vivre poétiquement une multitude si disparate de personnes, que cette chose là ne peut que m’émouvoir et renforcer encore la force de cette émotion qu’il sait faire naitre en moi, en nous. Il me fait penser à une phrase de Yannis Ritsos : “On peut voyager tout en restant immobile. » ou encore au titre de l’album de Vissotsky d’où est issue la dernière chanson de la vidéo, « le vol arrêté » . Tout en oxymores donc…

Au passage, le degré zéro de la quiétude (10’30 – 2021) / Pierre Carrelet & Marc Mercier (France)

Le 25 septembre 1940, le poète philosophe Walter Benjamin décide de fuir la nuit et le brouillard qui s’abat sur l’Europe.

Guidé par Lisa Fitko, il traverse les Pyrénées en empruntant un chemin de contrebandier reliant Banyuls (France) à Portbou (Espagne).

Il emporte avec lui des manuscrits auxquels il disait tenir plus que tout.

Menacé d’être livré à la police, il se donne la mort la nuit venue. Sa sacoche a disparu.

Le 24 juin 2021, sous une lune très grosse, nous cheminons en quête de ses avis de passage.

Sang Titre (10’ – 2019) / Jean-Luc Godard (Suisse)

Une légère variation de Dans le noir du temps (2002). Une vidéo que Godard a souhaité montrer au public palestinien du festival /si:n/ à Ramallah et à Gaza, dans lequel on peut entendre une phrase qui résonne merveilleusement dans ces territoires occupés : Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni davantage de réussir pour persévérer.

17h30

Les anarchistes et Buster Keaton

Navigators (85’ – 2022 ) Noah Teichner (USA / France)

 Décembre 1919. Le gouvernement des États-Unis expulse 249 anarchistes et révolutionnaires sur « l’Arche soviétique ». Quelques années plus tard, ce même paquebot devient le décor de “La Croisière du Navigator”, une comédie burlesque de Buster Keaton.

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